Le bateau qui ne partait jamais...

Ah Aktau... On n'y reste pas par plaisir mais on finit par s'y attacher... presque. Pour expliquer rapidement la situation: il est possible de traverser la mer Caspienne en bateau d'Aktau a Bakou, sur un bateau de fret, jour et heure de depart inconnue, frequence entre 2 jours et 2 semaines.

Apres nous etre inscrit sur la liste des passagers, nous n'avons donc plus qu'a tuer le temps en attendant le coup de fil tant espere. Et ce qui rend les choses horribles, c'est qu'a chaque fois qu'on demande des infos la reponse est "Peut-etre demain!". 

Heureusement on a une equipe de choc pour s'occuper! Dans notre super hotel (le seul abordable, et encore 17euros pour une chambre sans salle de bain, avec les murs qui tombent, des trous dans les portes pour les voyeurs, des prostituees et des mecs bourres dans les couloirs a toute heure, c'est un peu cher quand meme) on trouve Simon, Canadien, qui attend le bateau comme nous, et Lewis, Anglais, qui attend son avion dans une semaine. Nos journees se resument a se balader en bord de mer, manger, et finir la journee autour de bieres au bar du coin. On se fera une journee memorable de peche: avec nos bouts de bois et notre saucisse de cheval en appat, on finira quand meme avec un bon paquet de petits poissons, qu'on se fera un plaisir de griller et assaisonner le soir!

Apres une semaine d'attente, le coup de fil inespere arrive enfin! On part demain, et peut-etre meme plus tot puisqu'on nous demande d'aller au port des ce soir, 18h. OK, c'est parti, apres une derniere baignade, nous voila devant le port: "attendez ici, le bateau arrive cette nuit". Bon. On commence a connaitre l'histoire, et on s'installe avec matelas et duvet pour la nuit. Au reveil, rien de neuf. On patientera encore toute la journee finalement, sans observer le moindre signe de depart... alors on s'installe pour une deuxieme nuit.  Au reveil, enfin du mouvement! Les camionneurs arrivent, de nouveaux passagers aussi (mais d'ou tiennent-ils leurs informations??) et nous passons finalement la douane sur les coups de midi, pour grimper direct dans le bateau (Petite pensee a notre acolyte Gordon qui apres 2 jours d'attente a la belle etoile se fera refouler aux douanes pour ne pas s'etre enregistre au bureau d'immigration kazakh). Quelle avancee.

Nous voila dans la cabine. L'apres-midi est consacre au chargement des camions et sur le coup de 18h, les soutes sont remplies. Seulement voila, il y a trop de passagers a bord: la companie a vendu trop de tickets et les lois donnent un nombre limite de passagers. 17 personnes doivent partir, et le vote du public nous est favorable (ainsi que notre presence sur la liste depuis une semaine). Le ton commence a monter pour ceux qui doivent descendre... On decide d'aller se coucher et laisser tout ca passer. On fait puisque le lendemain matin on est toujours a quai!. On partira finalement sur les coups de 12h pour une traversee sans histoire, et une soiree bien arrosee grace a un chauffeur Georgien un peu fou...